J'avais passé une journée épuisante. Comme beaucoup, mais en fin de semaine on sentait toujours plus la fatigue. Je n'avais qu'une envie, c'était de retrouver mon chez moi, pour être tranquille toute la soirée, surtout que j'étais parti du commissariat à dix-huit heures, pour une fois, et je comptais bien profiter de ma soirée tranquille. J'étais parti directement sans me changer, en uniforme, partant en trombe avec ma moto. Pour la bouffe, je la ferais rapidement, ou je commanderais. J'avais juste envie de rentrer. Enfin bon, comme on dit, les choses ne se passent jamais comme on en a envie, et d'autant plus que les imprévus, c'était mon truc. Donc j'avais un peu l'habitude. Arrivant à mon parking, je garais ma moto, verrouillant tout et prenant mon casque sous le bras pour monter jusqu'à mon loft, je prenais les escaliers pour grimper jusqu'au troisième étage -oui, inutile de prendre l'ascenseur pour le coup- mais c'est arrivé à ma porte que je vis en face de moi, assise au pas de ma porte, une jeune femme que je connaissais, enfin, une jeune femme un peu fébrile, que j'avais su réconforter, et qui depuis ce jour compte beaucoup sur moi, et peut-être un peu trop, parce qu'au final je sais pourquoi elle fait ça. Mais bon, je ne refusais pas ses avances, qu'importe la manière dont elles étaient faites. Elle releva la tête doucement en m'apercevant, se relevant direct en se jetant dans mes bras. Sa tête posée sur mon épaule, je soupirais un peu, pas méchamment, mais légèrement amusé.
« Maddie... Qu'est-ce que tu fais là ? Tu m'attends depuis longtemps ?
- J'avais besoin de te voir, Michael... »
Et en fait elle ne m'en dit pas plus. Je n'avais pas besoin de savoir, parce qu'elle n'avait sûrement rien de spécial à me dire, d'ailleurs, et c'était souvent comme ça avec elle. Au final, ça se terminait au lit, et elle était autant satisfaite que moi, c'était comme ça. Et c'est aussi comme ça que la soirée s'est terminée, je l'ai fait rentrer, et aussitôt, elle manifesta ce qu'elle voulait réellement. J'oubliais assez rapidement ma fatigue, et nous avons fini par passer la majorité de la soirée à batifoler. Elle était mignonne cette fille... Mais bon. Il devait être trois heures du matin, et j'étais plutôt bien endormi. Elle était allongée contre moi, la main sur mon torse et la tête sur ma clavicule, alors que j'étais sur le dos. Soudainement, mon réveil fut assez brutal, entendant le vibreur de mon iPhone faire un bruit fracassant sur ma table de nuit. Ouvrant les yeux en maudissant intérieurement la personne qui me dérangeait, je poussais alors la jeune femme en douceur, et me levais pour aller dans la salle de bain. Visiblement je ne l'avais pas réveillée. Je décrochais malgré tout le téléphone.
« Allô ?
- Michael ? C'est Brian.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Une urgence ? C'est pas mon portable de boulot pourtant.
- J'ai pris le premier numéro de toi que j'avais hein. Bon écoute, on à arrêté un gars pour excès de vitesse, et il t'as demandé en tant que "seule personne à appeler". Donc c'est à toi de voir si tu veux te ramener ou pas.
- Il s'appelle comment ?
- Aaron. Aaron Lewis. Ça te parle ?»
Ah, je comprenais mieux. Après, quand au fait qu'il me demande en tant que quasi garant de sa caution ou de garde à vue, ça m'étonnait. Aaron était un gamin -enfin, gamin, plus jeune que moi quoi- que j'avais choppé plusieurs fois pour pas mal de conneries. Par contre, j'ai essayé de le remettre bien, dans le "bon chemin" quoi, mais c'était une tête dure ce gars. Il était à fond dans ses principes, mais bon, au fond je savais bien qu'il n'était pas bien méchant. Alors je continuais, j'avais comme une sorte d'espoir en lui. Après tout, à son âge, qui n'a pas fait de conneries ? Après je disais ça pour lui, parce qu'il vivait dangereusement. Enfin, tout ça pour dire que je voyais qui c'était. Je confirmais d'ailleurs à mon collègue. Oui, j'allais y aller, on verra bien, le repos sera pour plus tard.
« C'est bon j'arrive. »
Ni une ni deux, je m'habillais, en civil cette fois, chemise blanche et jean, prenant juste mes papiers et mon insigne dans un portefeuille au fond de ma poche, me dirigeant vers le commissariat. J'avais laissé Maddie dormir, de toute façon j'allais rentrer tôt, elle dormirait sans doute encore. J'avais confiance en elle, elle allait pas me voler ou autre, donc bon. Direction la cellule de garde à vue ou était enfermé mon petit récidiviste. J'allais jusqu'à lui, haussant un sourcil en le regardant à travers.
« Ben tiens, ça faisait longtemps Aaron ! T'as fait quoi cette fois ? Je vois que je t'ai manqué, pour que tu me fasses appeler à cette heure ci... »